Tokyo - la ville organique en héritage
Archi DB - Sébastien Godret
Dans le cadre de l'exposition "bidonville, l'autre ville" d'Archi DB organisée par Sébastien Godret, vous trouverez un volet sur la situation urbaine à Tokyo... une introspection urbaine dans les errances grisantes, décalées et ennivrantes des quartiers populaires et des quartiers pauvres de Tokyo. Mettre en exergue le coeur de la culture populaire japonaise avec une place modeste et essentielle faite à l'éthique wabi sabi. Interroger les forces en présence entre vide et interstices, laisser aller et transformation fulgurante du processus d'urbanité. Faire de la ville un métabolysme vivant, pluriel, 3D en perpétuel transformation. L'animation d'un quartier se vit au détour des silences délicatement bordelliques...
une vie décallée; laissant une place à l'aléatoire et à l'éphémère. Faire du mess, une mixité subjective.
Tokyo, la ville organique en héritage.
Que ce serait-il passé si la révolution industrielle s'était opérée dans une société basée sur la vie en communauté, des valeurs animistes ou qui croirait en la réincarnation?
Imaginons seulement quelque chose de différent. Une immersion dans les quartiers populaires et les derniers bidonvilles de Tokyo nous invite à voir la ville comme un métabolisme vivant, participatif et à échelle humaine. L'espace se développe de manière aléatoire et organique, comme un village. Le quartier est auto-géré, les habitats sont auto-construits et la nature est omniprésente. Les riverains se connaissent et pour eux l'espace a du sens. L'interaction qu'il existe entre homme, nature et habitat fait de la ville organique, « un village écologique ». Mais les habitants y vivent dans la précarité et les ressources manquent pour gérer durablement le quartier. Alors ils sont la cible des politiques de sécurisation et de verticalisation de Tokyo. Face à la ségrégation urbaine et aux contraintes socio-économiques auxquelles ils doivent faire face, les habitants fabriquent des solutions au quotidien. Ils recyclent, réparent, bricolent. Les bidonvilles sont des témoignages ambitieux qui déplacent les limites de l'habiter. De l'architecture informelle à l'esthétisme « wabi sabi », il n'y a qu'un pas.
Considérons le potentiel que ces formes urbaines alternatives proposent et dépassons nos tabous citadins. Qui sait, la ville moderne, le confort consumériste et l'accumulation de richesses ne sont peut-être pas le meilleur héritage possible pour les générations futures... Un village en mégalopole, est-ce possible?
Natacha Leroux - avant après conseil – juin 2011, Dijon.
vidéo disponible ici: http://youtu.be/mgrbO53UqzQ
Merci à Sébastien pour sa confiance et son invitation à participer à l'expo.