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mainichi japan
2 février 2007

habiter les uns contre les autres... realite ecrasante!

forgotten_house_tokorozawa_maison_survivante

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Voici une petite maison a shinjuku, emmuree vivante...elle s'est simplement faite encerclee d'immeubles qui lui tournent le dos, et qui reste, muette, dans l ombre de leurs crachats. Les baches blanches previennent un nouvel immeuble de 9 etages apres avoir abattu une autre survivante, qui s etait transformee en gomi maison; je me rappelle des montagnes de dechets que demuraient les mini buldosers violets. Les grandes avenues sont des cache-misere. Et des qu'une facade tombe, soudain, on decouvre les entrailles de la ville. Et si les gens se retournent sur leur passage, ce n est ni parce que ca fait du bruit, ni par pitie pour ce qu on abat, mais parce que tout a coup, la lumiere passe et on voit le ciel 10 etages plus haut. Ca cree en effet un grand trou beant, comme une carrie, qu on colmate par un pensement en plastique pendant quelques semaines, de la demolition au temps de reconstruction, et tout le temps de purification du sol entre les deux operations. Des baches de protection vous dira t on ! Protection contre quoi? Contre les eclats de ce qu on ne veut surtout plus voir et qu on cache a tout prix. Et oui, la ville c est moche, surtout lorsqu on la laisse pourire de l interieur.

Le droit de terre est si fort et la notion de propriete privee a gagne tant les esprits que depuis l'introduction de son idee apres guerre voila aujourd hui la debacle de son absurdite ici a Tokyo. S'agit-il d'une pression immobiliere de restructuraction ou une maniere de rendre la vie impossible aux derniers survivants des maisons en pleine ville? Ou n'est-ce que le grand corps visqueux d'une ville monstrueuse qui s'etale par dela les corps encore vivants?

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Encore faudrait il pour le premier une reelle autorite publique et un projet global. Non, l'industrie privee ecrase tout, elle a tous les droits. C'est bel et bien l'art pur et simple de contruire sans egard pour son voisin. Et les sysmographes pour mesurer les vibrations et les decibels, ca me fait rire! Autant que les balcons cul a cul, les fenetres qu on ne peut pas ouvrir car elles toucheraient le mur d'en face, les ventilations qui se crachent a la gueule, les espaces anti feu de 50 cm entre les maisons que les riverains encombrent par dela la petite porte fermee a clef, les fils electriques et leurs raccords qui debordent des boitiers, et le soleil qu on vous cache... Habiter les uns contre les autres, construire tout et n importe comment, cela signifie plus qu'une juste surjuxtapposition... c'est parfois conflictuel, dans le mepris et l'indifference d'autrui. Je me demande meme si la petite famille qui vit la, ou la grand-mere veterante, si a eux, a elle, on lui a demande son avis, ou ne les aurait-on ne serait-ce qu informer? Est que ca vous derange de ne plus voir pour cuisiner? Depuis quand vos plantes sont mortes? Les ventilations ca vous empeche de dormir la nuit?

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Elle vous repondera peut etre que comme ca elle n a plus besoin de sa canne pour sortir jeter l eau dehors, elle s'appuie directement sur les murs, c'est plus solide! Peut-etre n'a t elle meme pas envie de partir vivre ailleurs. Peut etre est-ce complaisant comme ca et que je me pose trop de questions parce que moi ca me choque. Oui moi ca me choque cette indifference generalisee et qui ne semble choquer personne ou si peu de gens.
Ya des jours ou Tokyo ca vous donne la nausee.
Alors vous partez a la recherche d un peu d air !

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Quand finalement vous decouvrez presque miraculeusement un espace ouvert, vous vous sentez ape par un appel d'air effrayant. Le vide. Le vide de midi, pour vite fuire au travail desfois qu on aurait envie de rester la plutot que de retourner dans sa boite. L'economie est une guerre; on ne s'aime pas a Tokyo. Ni bancs pour rester, s apaiser, manger, lire, ni promenade de plaisance. D'ailleurs, quand on est un salariman, on dechire la couverture du bouquin qu on vient d acheter "comment  changer de boulot?" et on glisse les pages au fond de sa jaquette. Et ils sont ou les couples? Au love hotel...ah... entre 4 murs.
A l'image sont ces places, ses rues bodybuildees et ses parcs sans vie. Ces arteres de beton dans lesquelles on trasse et ces tours de marbre sous lesquelles on gele. C'est toujours anti-gens, l air y est vide et froid. Quant aux grands parcs, proprietes imperiales ou non, c est tout grillage. La beaute et la nature sont precieuses. Ce sont plus des jardins que des parcs, et quand le pseudo bonheur des familles en poussette ne vous donnera plus envie de vaumir, ou les chiens en tutu, ou ces petits jeunes cote a cote qui tentent desesperement de s approcher l un de l autre, de rompre enfin ce dernier metre de bienseance infranchissable, qui sait meme de se froler pour la premiere fois, se prendre dans les bras! non je reve la!

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Seulement alors, vous arriverez peut etre a vous posez le cul sur l herbe, au grand damne de vos voisins, mais que vous finissez par ignorer profondement comme le veut la coutume a Tokyo, eux, qui trouvent ca un peu ose ou kitanai de s asseoir a meme le sol, de s allonger vetements, corps et tete nue dans l herbe, ou ils en ont ptetre tellement reve mais n'ont jamais ose le faire, vous savez, comme un fantasme qui vous fait honte... ou ptetre que vous abimez la pelouse?! Ca aussi c'est dame? Merde! Qu est ce qu elle dit dans le haut parleur? Ah, c est pour les chiens courts sur pates eduques au biscuit qu il ne faut pas laisser gambader en liberte mais les faire jouer dans l enclos prevu a cet effet. Bon la melodie de 16h envahit betement les moindre buissons, c est l'heure de rentrer les enfants, ca ferme.

Apres quoi, ya que les reactionnaires pour sauter les grilles a 20h. D'ailleurs ou sont-ils? J'aimerais bien les voir ces reactionnaires, hormis ces nationalistes anti americians, anti coreens, seraient-ils un mythe? Ou d'un autre temps?

A moins que ce soient eux, tous ces clochards a la vie communautaire bien ficelee; ya qu a regarder leur campement ou leur maison bleue pour voir qu ils ne sont ni des hommes poubelles ni des sauvages. Et si malgre leur discretion vous arriver a les apercevoir, en dehors des gares ou ils se rechauffent seuls quand il fait trop froid le soir ou pour y trouver des mangas, des journeaux, dans les 100yen shops ou ils achetent des noddles et des paniers a courses pour ranger chez eux, ils sont ensemble au parc pour y vivre, y manger, s y laver, parler, fumer, boire, etre ensemble. Mais des que le jour apparait eux par pudeur ils disparaissent ( j aimerais ecrire un livre avec eux: "les maisons bleues", faux serieusement que j y reflechisse, ils doivent en avoir a dire des choses, ou rien peut etre).

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Heureusement pour tous ces gens yaura bientot le temps des cerisiers, on viendra communier ensemble la nostalgie du rose ephemere.

hanami

L'hiver ne dure pas toujours, mais que le bonheur est court!

J aimerais rappeler qu a tous les fans de liberalisme, que la somme des interets particuliers ne fait pas l'interet general.

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  • ouvrez les yeux sur ce qui vous entourre: le quotidien est riche de choses que l'on voit trop pour ne plus les apercevoir. 目を開けるので ほかの 東京 を 見れるんだよう! しかしい 毎日毎日 同じ物 お 見えるなら つくずつ もう なにもう 見えないように。大きい度尾路 のかわりに ゆっくり 小さな道 に 迷うて行って そうして ここで 東京の心 は ほんとの音をするだろ。
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