confort

Comments

[(administrateur)]

au dela de l humour tu n es pas si loin de la realite. en japonais on dit "kubi ni naru", se faire trancher le coup... c est une expression qui signifie aujourd'hui se faire licencier (simpas non) qui date de fort longtemps. A l epoque des samurais et des tokugawa, toute personne indiligente se faisait sabree, les samurais qui echoueient se faisait decapitee au sabre par leur superieur. Il vallait mieux se faire arakiri...ca te sauvait au moins l honneur de ta famille et de ton clan.
aujourd hui plus rien de tout ca, mais l acte social de l echec ou de l erreur est toujours moralement tres reprime. Ainsi, les perdants comme on les appelle ici, "machigumi", sont rejetes de la societe, marginalises. Les deregulations des services de sante, la faible regulation du travail (notammenet de la protection des droits des employes et la prevention contre l'endettement pour les particuliers comme pour les entreprises) et le tout-liberalisme dans les infrastructures (urbanisme, transport et marche immobilier)conduisent a une exclusion urbaine radicale. Toutes ces politiques socio-economiques sont aplliquees dans une morale repressive tres forte et les forces de police expulsent les clochards regulierement de Tokyo. Leur parcours: pour beaucoup, ils ont perdu leur job (souvent en plus des multitudes de jobs precaires), ils avaient une instabilite fiscale (endettement), les familles dechirees, des maladies non prises en charge etc. Hors, beaucoup sont encore sur le marche du travail, dans la precarite: ils exercent des emplois que tous les autres japonais ne veulent pas faire, tous els sals jobs, surtout ceux qui sont dangereux, exposes aux radioactivites, aux toxines des cheminees et j en passe. Ils sont des intouchables, ils avaient meme une caste autrefois "burakumin", leurs descendants sont generalement encore dans des situations comme celles-ci. Les clochards et les journaliers sont aujourd hui monsieur et madame tout le monde qui cumulent simplement les difficultes personnelles et qui subissent de plein fouet les consequences de la competition des marches et des deregulations. Le discours sur la responsabilite individuelle isolent les gens les uns des des autres: iade toi toi meme; il s'agit de minorer le phenomene social et ses implications ministerielles et financieres en le reportant sur le theme de la destinee individuelle. La est l'echec politique, la est le desengagement social. Face a une population avide de repression morale, le japon se transforme en etat policier avec pour outil criminalisant les medias. La justice penale se radicalise comme on ne le voyait plus depuis plus d une decennie (a l huere de la deflation); le changement de gouverneur a fait exploser les executions a mort de beaucoup de condamnes, y compris, et c est une premiere, la condamnation a mort d un mineure l annee derniere (mars 2007)qui n exprimait pas de remords et surtout qui n'a pas prononce d excuses publiques, le grand rituel ceremonial de la honte et de l excuse est ue foi ici, qui depasse parfois la justice.
Il n empeche que voila, la population allant vieillissante ce genre de tableau social explose depuis les annees 2000. Cette photo illustre toute la complexite de cette exclusion urbaine et des tensions entre precaires et secondes classes. Un vieil homme use a la rue, une valise, devant un club hotel nomme "comfort", un bureau d'eglise evangelique et une clinique. Ce cliche a ete pris dans le quartier coreen "okubo", concentre derriere le quartier d'affaire de "shinjuku" et "nishi-shinjuku". Une des premieres populations stigmatisee avec les immigres chinois et philippinois(es); ils et elles sont la main d oeuvre etrangere, on les appelle les nikkeijin.

[emma]

L'homme sans tête.