matokaji (essai2)- la nature securisee

preambule

la lente deprime du train local quand ya ni les ecoliers ni les vieilles bavardes. Ya ces hommes de la quarantaine cinquantaine, le pantalon retrousse aux chevilles, la ceinture bien serree au nombril, les lunettes tombantes sur les traits flasques des visages petris par le gluten et la biere, et surtout des anees a faire un job de merde mal paye et peu glorifiant pour l'ego.
ca ferait de beaux cliches noir et blanc... le jour ou je franchirai la limite morale de la repression solanellement silencieuse du train.

Arretons ensemble de bloquer les portes, c'est abunai (=dangereux)! (on traduirerait en francais par arretez de bloquer la fermeture des portes, soit tout simplement: ne genez pas la fermeture des portes. Mais c'est toujours mieux dit sous la forme participative "~ましょう" lorsqu'il s'agit d'enrayer un phenemone voulu global.)  Et oui se coincer les doigts dans les portes ca fait mal, mais surtout ca ralentit le train, ca c'est mondai (le probleme), comme les suicides; ca empeche tous les travailleurs da l'aiguille pile pointee sur le 10h30, et coutera une reprimandade salee du boss ou mieux vous coutera une demi journee "de repos" a glander en sutsu (costume) dans un cafe ou vous perdrez votre temps et votre argent, la face aussi, et reviendrait la queue entre les jambes transpirant et abattu face aux quatres heures de boulot que vous allez devoir rattrapper sur vos heures supplemententaires de travail de dignite quotidienne, non je ne serais pas le premier a lacher les bras, gambarimasu! Donc, force de conclusion, le suicide sur les rails est un phenome genant qu'il faut enrayer. A quand les panneaux du genre? D'ailleurs la famille de la victime, enfin ca devient plutot un genant, devra dedomager la compagnie de train pour la gene occasionee, le prejudice financier des 30 minutes de retard sur le reseau, les frais de nettoyage des rails (ouep), les prix des petits papiers poinconnes distribues a chaque salarimen froisse, et le prejudice moral...Et oui le suiscide est une phenomene glamour au japon, comme la tolerance et la compassion!

premiere partie: le pont et la carpe

Bref, aujourd hui il fait beau avec quelques nuages qui apaisent la force des rayons. C'est parti !

s'enfoncer dans le parcours perdu des pans de verdure qui cachent les usines rouillees. Se focaliser surtout sur le vert et ne pas ecouter les ronronnement grincant, placer des tatami pour l'escapade boueuse. Le confort des parcours seibu, celebrer une nature derriere denaturee. Apprendre a regarder l'insignifiant pour le glorifier. C'est l'arbre qui cache la foret comme on dit...Mais il n'empeche que c'est agreable.

Ya ceux aussi qui integrent ces batiements rouilles ou betonneux dans l'imagerie moderne de notre representation de la nature humanisee. On appelle ca "kojoumoe", les amoureux des usines ou des tetrapodes. Leur poesie marginale fait partie des phenomenes otaku. Monet, Manet, Matisse etaient-ils otaku?

venir faire un barbecue a la riviere, y pecher seul putain, qu'elle soit polluee, rouillee, sous les ponts ou entre les routes et le train, c'est romantique et de toute facon ya que ca pour etre seuls, proche de la nature securisee ! Longtemps j'ai cru comme beaucoup que les japonais s'accommodaient du trash de leur quotidien industrialise, comme ca ne vous heurte pas de voir un magasin. Hors je crois qu'on leur a appris a ne regarder que la ou c'est regardable, a fermer les yeux sur ce qui ne convient pas et le remplacer par de belles photos truquees.

vue 1: ou la salle usine!

vue 2: ou la belle riviere verte et pure !
(vous insolez le fond, vous coupez a gauche, vous suspendez une branche, ou vous y mettez un nouveau mantion )

Et je constate que ceux qui n'operent pas cette operation de securisation du regard, de verouillage de l'imaginaire, sont des artistes otaku, (souvent aux considerations obsessionnelles certes, et qui finissent par fantasmer sur les modernites). Les premiers ayant un echo dans la culture traditionnelle, l'autre etant plus recente et date de l'emerveillement industrielle sous  meiji (pour les trains, les ponts en metal etc...) et apres guerre (70) pour les batiements de production (usines, ordinateurs, electronique, jeux, mangas, trains). Mais il s'agit dans les deux cas de trouver la beaute, l'un mettant de cote, organisant les elements visibles (confuceenne), l'autre s'attachant a regarder la beaute en chaque chose (zen). L'education du regard est differente; l'une est discriminante et l'autre introspective. Ce n'est peut etre pas un hasard si ce sont les marginaux introvertis qui revelent des attirances pour la deuxieme perception de leur environnement, subissant eux memes une marginalisation, esthetique egalement. Une autre etant le meurte du sang de cet conception esthetique de beaute pure du monde, ce sont les mouvements sub-culture du contre "kawaii" dans les groupes gothiques, shibuya gals...

Dans tout ca, on parle aussi d'une violence sur les individus et une inconmmensurable intolerence morale au naturel incontrole. D'une part,  il en faut des volontes politiques, economiques et prefectorales pour betonner toutes ces rivieres. Il en faut de la legerte legislative pour accorder tant de pouvoir aux corporations du tourisme pour qu'ils achetent chaque bout de terrains, y compris les forets, y faire un parcours et s'en garantir l'acces payant, a coup de camera. D'autre part, la spontaneite sans limites semble partout etre la hantise de la culture japonaise. De meme que la peur de la pauvrete qui s'enracine dans une conception biaisee de la nature assistee. L'environnement doit etre securise pour refleter le confort moderne d'un japon riche et uni! Les individus se reconnaissent a travers ca, le revendiquent, c'est leur definition de la modernite; et ne disposent d'ailleurs pas de points de comparaison: ca doit etre partout pareil au XXI eme siecle?

ce jour la "la foret des enfants" sera fermee, et l'acces au hikking course avec, foie de camera.